[Roman] La Nuit a dévoré le monde

La Nuit a dévoré le monde

 

Résumé

Antoine Verney, 26 ans, est un auteur de romans à l’eau de rose. Le jour où sa vie a basculé, il était chez sa bonne amie Stella pour une soirée bien arrosée. N’ayant trouvé aucune compagnie à son goût ce soir-là, ce solitaire s’est exilé dans la bibliothèque et s’est écroulé de sommeil. À son réveil, le monde et l’appartement tels qu’il les connaissait encore la veille au soir ont bien changé. Dans le salon, dont les murs ont été monstrueusement repeints en rouge sang, les cadavres de bouteilles d’alcool vides s’entassent près de celui d’un homme désormais privé de sa tête.

Dehors, c’est une vision d’apocalypse qui attend le jeune écrivain : des cris, des coups de feu, des gens qui fuient et d’autres qui se mangent entre eux. Les zombies ont envahi Paris – la France entière également – et Antoine est cloîtré dans l’appartement de son amie, seul.

Le 8 mars, il commence alors son journal…

Pois

Mon avis

À travers le journal intime d’Antoine, le lecteur découvre peu à peu l’enchaînement des événements depuis que les morts se sont réveillés. De l’appartement de son amie, il assiste aux vaines tentatives de fuite de certains survivants, aux coupures progressives de l’eau, de l’électricité, de la radio, de la télévision… L’appartement et bientôt l’immeuble entier devient sa forteresse, son univers qu’il façonne à son goût : réagencement des pièces, peinture… Tout est prétexte à s’occuper et à combler la solitude. Alors Antoine fait le ménage à fond, s’occupe des plantes, tue quelques zombies et écrit dans son journal. C’est pour lui l’occasion de revenir sur sa vie, ses amies, ses relations amoureuses ratées, son boulot. Il couche sur le papier ses réflexions sur l’humanité, l’amour, l’amitié. Antoine doit aussi continuer à vivre et à se nourrir. Alors il se ravitaille dans les appartements voisins et commence à organiser sa nouvelle vie. Et la routine quotidienne s’installe tranquillement. Bientôt les zombies ne sont presque plus ses ennemis. Il a besoin d’eux, de les voir, de les entendre, de les sentir pour se sentir vivant. Alors il monte sur le toit de l’immeuble et les observe, il leur parle, leur fait la lecture. Tous ces rituels lui permettent de survivre, de ne pas sombrer dans la folie, de garder un pied dans la réalité. Paris est désormais vide et Antoine est le dernier survivant, mais il garde toujours de l’espoir.

Le roman de Pit Agermen m’a vraiment transportée. J’ai été touchée par la justesse et la simplicité  des émotions. Certaines scènes m’ont vraiment bouleversée et j’ai été prise de sympathie pour Antoine Verney qui n’a rien d’un héros ordinaire ni d’un guerrier tueur de zombies. Le récit et la plume de l’auteur m’ont tenue en haleine jusqu’à la dernière ligne et j’en ai savouré chaque mot. Même si l’action n’est pas au centre du roman, l’auteur parvient tout de même à faire monter la tension progressivement. Les premières pages nous plonge dans l’horreur et l’angoisse et peu à peu, tout comme le jeune écrivain protagoniste, on apprend à vivre avec les zombies et à apprivoiser la peur. Et dans ce roman, pas de gore pour du gore, de boyaux et de sang qui gicle à tout va. Bien sûr quelques scènes pourraient bien dégoûter les plus sensibles, mais les zombies sont surtout un prétexte pour aborder la solitude et l’humanité.

La Nuit a dévoré le monde est un très bon roman dont on ne sort pas vraiment indemne.

Titre : La nuit a dévoré le monde

Auteur : Pit Agermen (pseudo)

Éditeur : Robert Laffont

Zombie attack

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